07/06/2016 : Sommes-nous trop sur terre ?

 Des écrits de Platon (4e s. av. J.-C.) sur la population que devait comporter la cité grecque idéale au fameux précepte de Jean Bodin (1576) :  « il n’y a de richesses que d’hommes », les velléités politiques d’influer sur la taille ou la composition de la population sont anciennes. Mais souligner l’intérêt de nos ancêtres pour les questions démographiques et leur volonté d’y apporter des solutions ne suffit pas à répondre à la question « Faut-il aujourd’hui une politique de population ? ». Une poli¬tique consistant à assigner au corps social, à l’Etat, à l’ONU,  un objectif donné pour qu’ils mettent en oeuvre les actions susceptibles de le réaliser.
La question a au moins deux aspects : Est-il possible et justifié de définir un objectif d’optimum démographique ? Les mesures prises pour l’atteindre sont-elles à la fois acceptables et efficaces ?

Dans une première partie , nous nous proposons de parcourir l’histoire du concept de surpopulation des origines jusqu’à la fin du 18e siècle, date de la publication par Thomas Malthus de son oeuvre majeure : « Essai sur le principe de population ».  Nous verrons que les  motivations des tenants d’une politique de population, quelle qu’elle soit,  sont d’ordres économique, politique, éthique, religieux  philosophique et, plus particulièrement depuis le 21eme siècle, écologique.

Dans une seconde partie, nous examinerons, à travers le modèle de transition démographique, les principales hypothèses d’évolution de la population mondiale pour les prochains siècles.

Dans une troisième partie, nous analyseront les principaux moyens que proposent les « interventionnistes » pour tenter d’influer sur la taille ou la composition des populations.

En conclusion, nous rappellerons les principales questions économiques, éthiques et philosophiques posées par les politiques de population :
- Existe-t-il un idéal démographique ?
- Est-il légitime de vouloir influer sur le niveau et la composition des populations ?
- Les moyens pour atteindre cet idéal (mortalité, natalité, migrations) sont-ils compatibles avec les droits de l’homme ?
- Les politiques démographiques sont-elles efficaces ? Faut-il vraiment vouloir les mener de façon volontariste sans les insérer dans un ensemble plus global de politiques économiques, sociales, culturelles, favorables aux chan¬gements de comportements individuels ?

Martin Videcoq, 11/05/2016